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Or camerounais scandale ► 15 tonnes disparues

Un chiffre a suffi pour faire trembler Yaoundé. Le 29 décembre 2025, le gouvernement camerounais a officiellement reconnu un écart vertigineux dans la traçabilité de l’or : 22,3 kg déclarés à l’exportation, contre 15,2 tonnes recensées dans les statistiques internationales à destination des Émirats arabes unis. Une révélation contenue dans le rapport ITIE 2023, désormais assumée par le ministre des Mines par intérim, Pr FUH Calistus Gentry. « Le Gouvernement est en train de travailler… », rassure-t-il. Mais dans l’opinion, une question brûle déjà les lèvres : comment 15 tonnes d’or peuvent-elles disparaître sans laisser de trace ?

Traçabilité de l’or au Cameroun : un gouffre officiel

Le communiqué radio-presse du MINMIDT reconnaît noir sur blanc ce que beaucoup soupçonnaient depuis des années. Selon les données officielles, la Direction générale des Douanes n’a enregistré que 22,3 kg d’or exportés. Pourtant, les bases statistiques internationales indiquent 15,2 tonnes d’or arrivées aux Émirats arabes unis, déclarées comme provenant du Cameroun. Un écart abyssal.

Pour expliquer ce trou noir, le gouvernement invoque plusieurs facteurs : une production dominée par l’artisanat minier et l’artisanat semi-mécanisé, l’absence d’études de faisabilité, des déclarations jugées “non sincères et incomplètes”, et surtout la porosité des frontières terrestres. Selon le ministre, des exploitants venus de pays voisins utiliseraient le Cameroun comme pays d’origine pour acheminer l’or vers Dubaï. Ce n’est pas du jeu, quand même.

SONAMINES, frontières poreuses et colère politique

Sur le papier, l’architecture institutionnelle est claire : le ministère définit la politique minière, tandis que la SONAMINES détient l’exclusivité de la commercialisation et du contrôle de l’or. Mais dans le même communiqué, l’État reconnaît que la SONAMINES ne dispose pas encore des moyens financiers et technologiques pour racheter l’or produit et suivre la production en temps réel. Une confession qui a fait bondir plus d’un observateur.

Dans l’opposition, le vice-président du MRC, Mamadou Mota, parle d’« hémorragie de ressources sans précédent » et d’un peuple laissé sur le carreau pendant que « 15 000 kilos d’or, le sang du Cameroun, engraissent des statistiques étrangères ». Le communicateur Alexandre Siewe va plus loin : pour lui, le débat n’est pas minier, il est politique et souverain. « L’État répond par des chiffres à une question de contrôle et de pouvoir », tranche-t-il.

Le gouvernement promet un virage dès janvier prochain : fermeture des sites artisanaux non conformes, renforcement de la SONAMINES, développement de la mine industrielle. Il rappelle aussi que les réserves d’or nationales seraient passées de 37 kg à environ 1 500 kg ces dernières années. Mais face aux 15,2 tonnes évaporées, ces chiffres peinent à convaincre.

Pour la première fois, l’État admet publiquement un scandale minier d’ampleur historique. Les promesses sont là. Les chiffres aussi. Mais qui paiera le prix politique de ces 15 tonnes disparues ?

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