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Ouattara lance sa campagne à Daloa : unité affichée

Trans Afrique

Ouattara lance sa campagne à Daloa dans un climat sous pression. À deux semaines de la présidentielle, les rues d’Abidjan s’embrasent. Samedi matin, les forces de l’ordre dispersent une manifestation de l’opposition à coups de gaz lacrymogène. Plus de 200 interpellations sont recensées. Pendant ce temps, dans le centre du pays, Alassane Ouattara lance sa campagne pour un quatrième mandat, entre promesses d’infrastructures et appels à l’unité.

Le climat politique reste sous tension. En septembre, le Conseil constitutionnel a rejeté les candidatures de figures majeures de l’opposition : Laurent Gbagbo, ancien président, et Tidjane Thiam, chef du principal parti rival. Une décision qui a ravivé les crispations.

La préfecture d’Abidjan avait tranché dès la veille : la manifestation de samedi est interdite. Motif invoqué : « maintenir l’ordre public ». Une décision qui a cristallisé les tensions.

L’opposition a tenu sa ligne, malgré l’absence visible de ses cadres. À Saint-Jean et Blockhauss, quelques groupes ont bravé les interdits et sont sortis dans la rue. Une mobilisation discrète, mais persistante.

Ils appelaient à la démocratie et contestaient notamment la candidature à un quatrième mandat d’Alassane Ouattara.

« Ce matin, je suis venue manifester parce que je suis fatiguée de ce pays. Son temps est arrivé, il n’a qu’à partir », affirmait Marie Rolande Gouho Zion, une quadragénaire.

– L’opposition accuse, le pouvoir assume –

Dans ces quartiers sous haute surveillance, les forces de l’ordre ont répliqué sans ménagement. À plusieurs reprises, elles ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogène. À midi, les autorités avaient déjà arrêté 237 personnes. Le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, assume : les forces de l’ordre ont agi parce que la manifestation était interdite.

Des journalistes ont été pris pour cible. Les forces de l’ordre les ont violentés, confisqués leurs appareils et effacé les images. Une atteinte grave à la liberté de la presse.

Simon Doho, chef du groupe PDCI à l’Assemblée, tire la sonnette d’alarme. Il dénonce des « arrestations arbitraires » et évoque des « risques graves pour la stabilité de la nation ». Une mise en garde qui vise directement le climat politique.

Il a posé ses exigences sans détour : démocratie, liberté d’expression, droit de vote, inclusion de tous les candidats, élections transparentes. Pour lui, c’est la seule voie possible.

Sébastien Dano Djedje, secrétaire exécutif du PPA-CI, dénonce une paix sous contrainte. Selon lui, « la paix est imposée par les armes ». Une critique frontale, qui oppose le discours officiel à la réalité perçue par l’opposition.

Les forces de l’ordre ont empêché deux cadres de l’opposition de manifester. Ils dénoncent une entrave délibérée. Selon eux, la présence massive de policiers et de gendarmes a bloqué leur accès. Une entrave qu’ils dénoncent ouvertement.

– Président en campagne –

En fin d’après-midi, le calme est revenu après la dispersion des manifestants.

« La situation est globalement calme sur l’ensemble du territoire », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.

À 300 km au nord-ouest, l’ambiance change de ton. À Daloa, ex-fief de Laurent Gbagbo, le stade vibrait de ferveur. Une scène festive, en contraste net avec les tensions ailleurs.

Alassane Ouattara a lancé sa campagne à Daloa, cœur de la zone cacao. La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, y incarne sa puissance agricole. Devant des milliers de militants, le choix du lieu parle autant que les mots.

Le stade déborde de signes de campagne. Affiches, tee-shirts, ballons géants : partout, le slogan « ADO pour une grande Côte d’Ivoire » s’impose. Les organisateurs calibrent l’ambiance. Ils martèlent le message.

Dans son discours, le candidat a salué la ville de Daloa, « Côte d’Ivoire en miniature ». »

– Ouattara trace sa ligne, l’opposition cherche la brèche –

Face aux cadres du RHDP, il a exalté l’unité nationale : « J’adore cette Côte d’Ivoire qui unit femmes et hommes de toutes les communautés.» Une déclaration qui vise à fédérer, au-delà des clivages. Une déclaration qui réaffirme son attachement au vivre-ensemble.

Il a mis en avant ses réalisations en infrastructures, pilier de son bilan depuis 2011. À Daloa, il cite la construction d’une université. Et surtout, il annonce une autoroute vers Yamoussoukro, la capitale. Le message : bâtir pour durer.

Mamadou Touré, président de la région de Daloa, ne laisse place au doute : « Le 25 octobre, nous voterons pour la stabilité, la paix et la continuité.» Une formule tranchée, qui scelle l’alignement régional derrière le président-candidat. Une déclaration sans équivoque, qui trace la ligne.

La campagne électorale, qui voit s’affronter cinq candidats, s’est ouverte vendredi pour une durée de 14 jours.

Quatre opposants défient M. Ouattara. D’abord, Jean-Louis Billon, ex-ministre du Commerce, rompt avec le PDCI. Ensuite, deux anciens proches de Laurent Gbagbo s’émancipent : Simone Ehivet Gbagbo, son ex-épouse, et Ahoua Don Mello, ancien ministre. Enfin, Henriette Lagou revient, après sa candidature en 2015.

Plusieurs d’entre eux organisaient également un meeting ce week-end.

Source: Agence France-Presse

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