Le secteur de la publicité au Cameroun entre dans une nouvelle phase de régularisation. Dans un communiqué signé le 14 octobre 2025, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi, également président du Conseil national de la publicité (CNP), a annoncé l’ouverture du renouvellement des agréments pour toutes les personnes physiques ou morales exerçant dans la régie ou le conseil en publicité. Les acteurs disposent d’un délai d’un mois, jusqu’au 21 novembre 2025, pour déposer leurs dossiers.
« C’est une démarche nécessaire pour assainir un secteur devenu trop permissif », confie un cadre du ministère.
Mais cette opération réussira-t-elle à freiner les dérives publicitaires qui gangrènent le marché ?
Un secteur publicitaire en quête de discipline
Selon le communiqué du Mincom, cette campagne de renouvellement vise à rétablir l’ordre dans un secteur miné par des pratiques illégales. Plusieurs régies non agréées continuent de diffuser des campagnes sans autorisation, notamment dans la publicité sur les produits pharmaceutiques ou les pratiques médicales, en violation de la loi.
René Emmanuel Sadi a rappelé que le CNP a enregistré de nombreuses irrégularités :
- absence de signature des campagnes,
- affichages non identifiés,
- utilisation abusive des panneaux,
- et usurpation du logo du ministère ou du CNP.
« La profession se dégrade d’année en année. Trop d’acteurs improvisés opèrent sans agrément », déplore Jean-Paul Tchomdou, président de l’Association camerounaise des professionnels du marketing et de la communication (ACPMC).
Vers une meilleure gouvernance du marché
Le ministre invite désormais tous les opérateurs à se mettre en conformité avant la fin du délai légal. Les agréments, valables jusqu’au 31 décembre 2026, donneront droit à l’exercice officiel pour une durée d’un an renouvelable.
Cependant, le Mincom reconnaît les limites de ses moyens humains pour contrôler la publicité sur l’ensemble du territoire. Entre Douala, Yaoundé et Bafoussam, certains panneaux illégaux continuent de fleurir sans autorisation.
« Le pays manque de régulateurs de terrain. C’est ce vide que le renouvellement veut combler », explique un responsable du CNP.
Cette opération marque donc une étape cruciale dans la modernisation du paysage publicitaire camerounais, où le professionnalisme et la transparence devront désormais primer.
Une opportunité pour les régies sérieuses
Pour les agences et annonceurs conformes, cette nouvelle campagne est perçue comme une chance de se démarquer dans un environnement saturé par le désordre. Le CNP promet un suivi plus strict et une base de données actualisée des prestataires agréés.
« Ceux qui ont bâti leur réputation sur la légalité et la qualité seront enfin reconnus », commente une communicante de Douala.
Le Cameroun espère ainsi restaurer la crédibilité d’un secteur clé pour son économie créative et publicitaire.
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