Le débat territorial s’enflamme au Cameroun. Réunie les 12 et 13 décembre 2025, l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) a rejeté le projet de redécoupage du territoire national évoqué par le ministère de l’Administration territoriale. Dans une déclaration publiée le 26 décembre à Yaoundé, le parti dénonce une démarche « fermée » et réclame un processus inclusif débouchant sur un passage clair au fédéralisme. Dans un climat post-électoral tendu, cette sortie politique sonne comme un avertissement. Le gouvernement peut-il encore avancer seul ?
Redécoupage territorial : l’UDC veut changer la forme de l’État
À l’origine de la polémique, un message-fax attribué au MINAT demandant aux gouverneurs de proposer des pistes de redécoupage administratif. Pour l’UDC, le timing interroge : l’initiative survient juste après la présidentielle du 12 octobre 2025, dans un contexte de fortes tensions politiques. Le parti reconnaît que le redécoupage est une attente populaire, mais juge la méthode actuelle dangereusement exclusive.
Selon l’UDC, limiter la réflexion aux seules autorités administratives expose le pays à des contestations majeures. Le parti estime que les populations, les collectivités territoriales décentralisées, les élus locaux et la société civile sont injustement écartés. « On ne réforme pas un pays derrière des portes fermées », prévient un cadre du parti à Yaoundé.
L’UDC propose une concertation nationale pour apaiser les blessures post-électorales et poser les bases d’une réforme profonde. Elle insiste aussi sur l’urgence d’un Recensement Général de la Population, le dernier remontant à 2005, afin d’assurer une répartition équitable des entités administratives et des sièges électifs.
Sur le fond, le parti va plus loin : il défend la création de 5 nouvelles régions, portant le total de 10 à 15, avec 80 départements et 400 communes. Les régions proposées sont le Grand Mbam (Bafia), le Mungo (Nkongsamba), le Noun (Foumban), la Grande Sanaga (Edéa) et le Grand Danay (Yagoua), impliquant des réaménagements au Centre, à l’Est, au Sud et à l’Adamaoua.
En liant redécoupage et fédéralisme, l’UDC place le débat au cœur du futur institutionnel du Cameroun. La balle est désormais dans le camp du pouvoir.
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