
À Tel-Aviv, sous l’écran géant affichant les 735 jours depuis les enlèvements, la foule se presse. L’espoir grandit : le retour de tous les otages semble enfin possible. Pourtant, l’attente reste fébrile, entre euphorie et inquiétude.
« Mon émotion est immense. Aucun mot ne peut la dire », lance Einav Zangauker devant la foule. Mère de Matan, 25 ans, toujours captif, elle ajoute : « Avec moi, avec nous, c’est tout Israël qui attend de les voir revenir. Tous. »
« Enfin, l’espoir renaît. Mais nous ne pouvons pas, et ne voulons pas, nous arrêter là », insiste Zairo Shachar Mohr Munder. En août, l’armée israélienne a retrouvé la dépouille de son oncle, Abraham Munder, enlevé le 7 octobre 2023 lors de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.
« Tous les otages doivent rentrer chez eux. Les vivants comme les morts », martèle-t-il. Le collectif de proches d’otages a organisé cette prise de parole pour porter ce message sans détour.
Sur le parvis de la place des otages, en plein cœur de Tel-Aviv, les visages sont graves. Beaucoup portent des T-shirts à l’effigie des captifs encore retenus à Gaza. Leur libération pourrait survenir lundi ou mardi.
Jeudi, Israël et le Hamas ont signé un accord de cessez-le-feu à Gaza. L’initiative, portée par le président américain Donald Trump, marque une étape clé. Objectif : mettre fin à deux ans de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.
– Trump ce « héros » –
Avant le désarmement du Hamas, le cessez-le-feu entré en vigueur vendredi à 09h00 GMT prévoit le retour de 48 otages en Israël. Parmi eux : 47 personnes enlevées le 7 octobre, dont 27 sont mortes. S’y ajoute la dépouille d’un soldat israélien tué en 2014, lors d’une précédente guerre à Gaza.
En échange de leur libération, près de 2 000 Palestiniens incarcérés par Israël doivent être relâchés.
Donald Trump, « vous êtes entrés dans l’histoire », dit à son tour Efrat Machikawa, nièce de Gadi Moses qui a été relâché après 482 jours de captivité. Les applaudissements fusent.
« Vous vous êtes tenus à nos côtés, aux côtés de nos familles, lorsque nous en avions le plus besoin. Vous avez montré à notre nation et au monde entier ce qu’est un véritable engagement. Il est maintenant temps de terminer ce que nous avons commencé! », lance-t-elle.
Quelques drapeaux américains se mélangent à ceux d’Israël sur le parvis.
D’un coup, la foule frémit. « Witkoff, c’est lui ! » s’exclament certains, persuadés d’apercevoir l’émissaire américain. Plus tard dans la soirée, son discours déclenche des cris de « Thank you Trump ! » dans l’assemblée.
Au nom de Benjamin Netanyahu, des huées s’élèvent.
Ailleurs, des manifestants acclament « Trump le héros ». Sous son égide, un accord a été signé. Objectif : mettre fin à deux ans de guerre, déclenchée par l’attaque du Hamas. Gaza, elle, reste dévastée.
Maia Kampeas brandit fièrement un grand drapeau américain. Ses yeux brillent d’émotion. Son cœur déborde de gratitude envers l’administration américaine. « Nous sommes très émus et nous espérons que c’est la dernière fois que nous nous réunissions ici », confie-t-elle à l’AFP.
– « Sentiments partagés » –
Comme elle, Benjy Maor évoque des « sentiments partagés ». Depuis deux ans, cet Israélo-américain revient chaque samedi soir. Il veut montrer sa solidarité avec les familles d’otages. Et surtout, il appelle à la fin de la guerre.
« Enfin, un peu d’optimisme renaît. Pourtant, malgré l’euphorie autour de la libération des otages, la période reste extrêmement complexe », nuance-t-il. « Certaines familles préparent les funérailles de proches tués il y a deux ans par le Hamas. D’autres célèbrent le retour de survivants. »
Deux trêves, en novembre 2023 puis début 2025, ont permis le retour d’otages et de corps. En échange, des prisonniers palestiniens ont été libérés. Pourtant, ces accords se sont rapidement effondrés.
Aujourd’hui, d’autres phases de négociations sont prévues pour faire appliquer le plan Trump censé aboutir à une paix durable.
« À court terme, les otages vont revenir », affirme Benjy Maor. « Pourtant, la situation dans la région m’inquiète profondément. »
Source: Agence France-Presse

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