Dix-huit procès gagnés en trois semaines : la statistique a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le paysage sportif camerounais. Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), a livré ce week-end un discours d’une rare intensité, mêlant défi, frustration et appel à la responsabilité collective. « Je vous tends la main mais je reste ferme », a-t-il lancé, sous le regard attentif d’un public habitué aux remous internes. Entre critiques, procédures et tensions politiques, Eto’o affirme n’avoir jamais reculé. Mais cette posture de force peut-elle réellement apaiser le football camerounais ou annonce-t-elle un nouveau bras de fer ?
Eto’o revendique 18 victoires judiciaires : un message clair à ses adversaires
Dans un climat électrique, le président de la Fécafoot a rappelé que son mandat est devenu une bataille de tous les instants.
« En trois semaines, nous avons eu presque 18 procès et nous les avons tous gagnés », a-t-il martelé, chiffres à l’appui, comme pour signifier que la légalité de ses actions ne souffrirait plus d’ambiguïté.
Autour de lui, plusieurs responsables locaux évoquent un environnement « lourd », où recours et contestations se multiplient. À Yaoundé, un observateur glisse même : « Depuis longtemps, on n’avait pas vu un président de fédération sous autant de pression ». Ce n’est pas du jeu, diront certains.
Une main tendue… mais une fermeté assumée
Malgré les tensions, Samuel Eto’o affirme vouloir ouvrir le dialogue, mais sans se laisser marcher dessus.
« Je vous tends la main mais je reste ferme », a-t-il insisté, mêlant diplomatie et détermination.
Pour lui, il ne s’agit plus d’un débat d’ego, mais d’un combat pour la stabilité du football camerounais.
Dans un passage particulièrement percutant, il lâche :
« Vous pouvez dire tout ce que vous voulez parce qu’à la fin de la journée, vous venez prendre l’argent, en cachette. »
Une déclaration qui, selon plusieurs sources internes, vise les contradictions et alliances mouvantes au sein du milieu sportif. Certains y voient une manière de dénoncer des intérêts personnels déguisés en critiques morales.
“Je suis un cabri mort” : une expression qui en dit long
Pour conclure sa prise de parole, l’ancien capitaine des Lions Indomptables s’est présenté comme « un cabri mort », expression locale désignant quelqu’un que plus rien n’effraie.
Une façon de dire qu’il a passé le stade de la sensibilité aux attaques.
Dans la région du Littoral, un supporter résume : « Quand un cabri est mort, il ne craint plus le couteau. Eto’o veut dire que les coups ne l’atteignent plus ».
Ce franc-parler, parfois déroutant, confirme qu’Eto’o reste fidèle à son style : direct, tranchant, imprévisible.
Mais une question demeure : cette posture va-t-elle renforcer l’unité du football camerounais, ou nourrir de nouvelles confrontations internes ?
Entre défis juridiques, critiques récurrentes et volonté affichée de fermeté, Samuel Eto’o veut prouver qu’il garde la main. Son discours, mélange d’émotion, de provocation et d’assurance, pourrait redessiner l’équilibre des forces au sein de la Fécafoot. Reste à savoir si cette stratégie franche ouvrira une ère d’apaisement… ou si le cabri mort devra encore encaisser des coups.
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