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Au cours du mois dernier, nous avons abordé la question de la croissance des start-ups africaines francophones : comment le financement par emprunt peut-il favoriser la croissance au-delà du capital initial, et pourquoi les bourses locales méritent davantage d’attention en tant que sources de capitaux viables, alors que l’écosystème réduit progressivement sa dépendance vis-à-vis des capitaux étrangers.
Aujourd’hui, nous nous concentrons sur le Sénégal, le pays qui a produit la première licorne francophone d’Afrique et qui écrit actuellement un deuxième chapitre plus important. L’histoire de Dakar s’est orientée vers la construction délibérée d’une échelle de financement, conçue pour soutenir les entreprises depuis l’idée jusqu’à leur expansion.
Au cœur de cette approche se trouvent des institutions soutenues par l’État, telles que la Délégation générale pour l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER) et le Fonds souverain pour les investissements stratégiques (FONSIS), qui jouent un rôle de plus en plus actif dans la réduction des risques liés à l’innovation. En absorbant les risques liés aux premières étapes, en fournissant des capitaux patients et en structurant des financements adaptés aux réalités locales, ces institutions créent un espace pour que les capitaux privés suivent. Des sociétés de capital-risque mondiales, dont Partech, participent à leurs côtés, non pas malgré la présence de l’État, mais grâce à elle.
Dans la newsletter d’aujourd’hui, nous explorons cette courbe en S pour le Sénégal, en examinant comment les capitaux publics et privés sont superposés pour construire un écosystème technologique plus résilient, inclusif et évolutif, et ce que ce modèle pourrait signifier pour le reste de l’Afrique francophone.
1. La nouvelle phase de formation de capital au Sénégal

Le Sénégal occupe depuis quelques années une place croissante dans le paysage tech et PME d’Afrique francophone, portée par des success stories et l’arrivée d’acteurs d’investissement internationaux. Le cas le plus marquant reste Wave, qui a été annoncé « unicorn » après une levée majeure (Série A) annoncée en 2021 (≈ $200 million) et qui a continué à lever des dettes importantes ensuite (ex. rondes de dette reportées dans la presse en 2025). Parmi les autres opérations notables récentes figurent des tours de seed/early-stage comme Logidoo (≈ $1.55M, 2024) et plusieurs levées de scale-up et dettes pour des fintechs et plateformes logistiques sénégalaises et régionales. Ces opérations confirment une dynamique où l’écosystème commence à produire des acteurs prêts pour des séries plus importantes ou des opérations de dette structurée.
Sur le plan des montants agrégés, les rapports sectoriels montrent que l’activité de financement en Afrique a repris de la vigueur en 2023–2024 avec plusieurs vagues d’investissement et une résilience progressive des marchés VC ; pour le seul Sénégal, des bases de données d’investissements rapportent des montants équivalents à plusieurs millions de dollars levés par des start-ups locales au cours de l’année 2024 (ex. Tracxn signale 14,5 million $ d’opérations équity enregistrées sur 2024). Ces chiffres maskent toutefois une grande hétérogénéité : quelques opérations de grande taille (fintechs, logistique) concentrent une large part du capital.
Enfin, la présence d’investisseurs internationaux se renforce : Partech possède un siège africain avec activité Dakar (Partech Africa) et a clos un grand fonds Afrique (Partech Africa II) en 2024 ; d’autres acteurs et fonds locaux ou régionaux (Teranga Capital, Haskè Ventures, Brightmore Capital, Wuri Ventures, 216 Capital, Founders Factory Africa, etc.) sont actifs au Sénégal ou investissent régulièrement dans des sociétés basées au Sénégal. Cette intensification de l’offre de capital aide la maturation de la chaîne de financement locale.
2. Des institutions publiques et quasi-publiques qui structurent l’écosystème

Délégation Générale à l’Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes — DER / DER-FJ
La DER est l’instrument public lancé par l’État pour stimuler l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes. Créée par décret en 2017, elle combine financement direct, assistance technique et animation de l’écosystème : accompagnement d’incubation/accélération, financement de TPE/PME et programmes sectoriels (pêche, agriculture, numérique, etc.). La DER opère avec plusieurs « guichets » (autonomisation, soutien TPME, etc.) et développe des outils digitaux et plateformes pour la sélection et le suivi des bénéficiaires. Elena Dia dirige l’unité d’animation de l’écosystème au sein de la DER, où elle conçoit des programmes d’accompagnement (incubation, accélération, formation) et coordonne les partenaires locaux et internationaux.
FONSIS (Fonds souverain d’investissements stratégiques)
Le FONSIS est le fonds souverain du Sénégal, dédié à l’investissement dans des projets stratégiques. Il gère plusieurs véhicules et a lancé des fonds thématiques comme WE! Fund (focalisé sur l’autonomisation économique des femmes) et d’autres solutions capables d’apporter à la fois dette et equity. FONSIS peut jouer un rôle de « scaling » pour des projets ayant dépassé le stade d’amorçage, et la coordination DER-FONSIS est en cours d’approfondissement (DER alimente des pipelines que FONSIS peut prendre en charge pour des tickets plus élevés ou en equity).
ADEPME (Agence de Développement et d’Encadrement des PME)
L’ADEPME est l’agence étatique chargée de l’accompagnement technique et de la formalisation des PME : formation, e-rating, subventions partielles pour l’accès à des services de consultants, labellisation pour faciliter l’accès au financement bancaire. Elle agit comme bras opérationnel pour renforcer la compétitivité des PME sénégalaises.
Autres acteurs publics et instruments
Le paysage complet inclut des mécanismes de garantie et d’appui (fonds de garantie publics), des bureaux de mise à niveau industrielle, des instances de promotion des investissements, et des banques publiques ou semi-publiques partenaires (ex. BNDE, Pamecas et autres IFP cités par la DER comme partenaires de décaissement pour des tickets supérieurs). Ces acteurs travaillent en coordination — parfois de façon formelle, parfois via des tables rondes opérationnelles — pour accompagner les chaînes de valeur et les projets structurants.
3. Des programmes et produits d’accompagnement

Ces dernières années, plusieurs programmes structurants ont été mis en œuvre ou soutenus par la DER et ses partenaires :
Line Stack Invest, co-construit et copiloté avec l’Ambassade de France et Bpifrance, lancé pour dynamiser l’accélération tech, est un programme qui combine financement direct (un volet de financement guichet), accélération de startups, roadshows internationaux et mise en relation investisseurs via EuroQuity (BPI France). Ce programme doit son succès à la qualité du montage projet-partenaire, la rigueur des KPIs et l’effet structurant sur l’écosystème.
BE YES, programme financé par la Mastercard Foundation, vise principalement l’inclusion numérique et territoriale : création d’espaces d’innovation (FabLabs) et plateaux d’innovation dans différentes régions, mise à disposition d’équipements (imprimantes 3D, broderie numérique), et formations pratiques pour jeunes entrepreneurs hors Dakar. Ce programme répond au manque de talents InnoTech régional et développe des capacités locales.
Les guichets DER qui sont des offres structuré de financement :
- Guichet Autonomisation : tickets petits (≈ 50 000 à 2 000 000 FCFA) avec process digitalisé, scoring en ligne et décaissement via mobile money (permet l’inclusion territoriale et l’accès pour les femmes). Ce guichet évite de passer systématiquement par des comptes bancaires traditionnels pour les petits montants, ce qui accélère l’accès au financement.
- Guichet Soutien au TPME : financements plus structurants (> 2 millions de FCFA ≈ 3 500 $), où la DER structure et instruit les dossiers mais les décaissements passent par des institutions financières partenaires (BNDE, Pamecas, CMS, ASSEP, LBA, etc.). Ce modèle donne accès à des montants plus élevés mais implique une dépendance aux délais et procédures des partenaires IFPs. La DER travaille à l’interconnexion pour fluidifier le processus.
Des acteurs privés et fonds qui jouent un rôle visible
Sur le plan du capital-risque et des fonds, le Sénégal accueille désormais des équipes et véhicules locaux/régionaux : Partech Africa (avec présence Dakar), Teranga Capital (fonds centré sur le Sénégal/Gambie), Haskè Ventures (venture builder/dakar), Brightmore Capital (bureau à Dakar), ainsi que plusieurs fonds pan-africains et régionaux (Founders Factory Africa, 216 Capital, Seedstars/Seedstars Africa Ventures, etc.). Ces acteurs fournissent capital, programmes d’accompagnement et réseau d’investisseurs internationaux.
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