C’est un message à la fois diplomatique et prudent : l’Union africaine a félicité le président Paul Biya pour sa réélection à la tête du Cameroun, tout en appelant les autorités à « privilégier le dialogue national et la cohésion sociale ». Le communiqué, signé par le président de la Commission de l’UA, H.E. Mahmoud Ali Youssouf, exprime sa « grave préoccupation » face aux violences et arrestations signalées après le scrutin du 12 octobre 2025. Un double ton qui interroge : entre félicitations officielles et inquiétudes régionales, quel message l’Afrique envoie-t-elle vraiment à Yaoundé ?
🌍 L’Union africaine entre félicitations et avertissement diplomatique
Publié depuis Addis-Abeba le 28 octobre 2025, le communiqué de l’Union africaine (UA) confirme la reconnaissance officielle des résultats présidentiels camerounais.
« Le président de la Commission félicite Son Excellence Paul Biya pour sa réélection », peut-on lire dans le texte.
Mais la suite du document nuance la célébration : le diplomate y exprime une préoccupation marquée face aux informations de répression post-électorale, d’arrestations de manifestants et de tensions dans certaines villes.
« Le président de la Commission est gravement préoccupé par la violence et les arrestations liées au scrutin », ajoute le texte.
En d’autres termes, l’UA reconnaît la victoire de Biya, tout en appelant à la retenue et au dialogue inclusif — un message qui vise à prévenir l’escalade d’un climat social fragile.
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🤝 Appel à un dialogue inclusif pour la stabilité nationale
Dans la même note, Mahmoud Ali Youssouf exhorte les acteurs politiques et institutionnels camerounais à préserver la paix, l’unité et la sécurité collective.
« Les autorités camerounaises doivent accorder la plus haute priorité à un dialogue national inclusif », insiste-t-il.
Cet appel rappelle la position historique de l’Union africaine, qui, depuis la crise anglophone de 2016, plaide pour un cadre de concertation nationale durable.
L’objectif : éviter que les tensions électorales ne se transforment en affrontements ou en crispations prolongées.
L’organisation panafricaine, tout en réaffirmant sa solidarité avec le peuple camerounais, dit vouloir accompagner Yaoundé « dans sa quête de démocratie, de justice sociale et d’État de droit ».
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⚖️ Enjeux régionaux : entre stabilité et responsabilité politique
Ce communiqué illustre le délicat équilibre de l’Union africaine, tiraillée entre la reconnaissance institutionnelle et la défense des droits civiques.
Le Cameroun, pilier de la sous-région, reste essentiel à la stabilité du bassin du lac Tchad et à la lutte contre Boko Haram.
Toutefois, cette position d’équilibre pourrait aussi être perçue comme une pression douce envers Yaoundé, pour éviter un cycle de contestation incontrôlé.
Selon un analyste politique camerounais contacté par 237online.com,
« L’Union africaine félicite Biya, mais le sous-texte est clair : gouverner dans la paix exige plus que des élections, il faut une réconciliation réelle. »
En saluant la réélection de Paul Biya tout en invitant au dialogue, l’Union africaine envoie un signal à double lecture : soutien institutionnel d’un côté, rappel des responsabilités démocratiques de l’autre.
Reste à savoir si Yaoundé entendra cet appel au consensus ou poursuivra dans la logique du contrôle sécuritaire.
Et vous, pensez-vous que le dialogue national soit encore possible dans le climat actuel ?
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